Les oiseaux se
rassemblent à la Vieille laiterie dans la vallée de la Blanque. Un par un,
ils arrivent. Le feu dans la cheminée crépite déjà, la nuit tombe.
Puis la huppe s'adresse à la foule : "Je vous salue tous
chaleureusement. Je suis heureux que vous ayez répondu à mon appel à vous
réunir ici aujourd'hui pour entamer avec moi demain le pénible voyage vers
Simurgh." Certains des oiseaux sont devenus agités, car ils ne
savaient rien d'un voyage. La seule information qui leur était parvenue
était qu'ils venaient ici pour écouter un discours de la huppe, qui avait
la réputation d'un sage parmi eux. Avant que la huppe ait pu donner de plus
amples explications, ils ont déjà commencé à bavarder : "Quel est le
but de ce voyage qui est censé être si ardu ? Combien de temps allons-nous
être sur la route et où allons-nous de toute façon ?" Ce à quoi la
huppe répond : "La destination exacte est encore incertaine. Nous
voulons partir à la recherche de Simurgh, notre roi, dont on dit qu'il vit
quelque part dans le sud, au sommet d'une haute montagne, afin qu'il puisse
nous conduire à notre destin." "Qu'est-ce qui vous rend si sûr
que nous ne nous perdrons pas et quelle est notre destination de toute
façon ?"
"Oui, si je savais déjà tout cela, nous n'aurions pas besoin de faire
ce voyage du tout. Je sais seulement que nous devons traverser 7 vallées
avant de pouvoir commencer l'ascension de la montagne sacrée. Ayez
confiance, nous saurons interpréter les signes en temps voulu." Avec
cela, le silence était revenu pour le moment. De nombreux oiseaux étaient
fatigués par le voyage, ils voulaient partir tôt le matin et ils ont laissé
la huppe prendre la tête.
1ère vallée (la recherche, Ruisseau
de Cass-Rats, Col du Vent 825m)
Le lendemain matin,
ils voulaient explorer la 1ère vallée au sud. Ici, dans la vallée de leur
point de départ, ils ont pu voir le Pech de Bugarach, le point culminant de
ce promontoire pyrénéen (Corbières). En dessous d'eux, de l'autre côté de
la route, à côté du hameau de la Vialasse sur la rivière, on pouvait voir
les fondations d'un ancien château sur plusieurs niveaux, qui de loin
ressemblaient aux restes de l'Arche. Toute la vallée regorgeait de sources
(Source de la Madeleine) et de rochers isolés sortant de la forêt. Et le
climat était agréable, pas aussi sec qu'un peu plus à l'est avec son climat
méditerranéen aride.
Si cette vallée était si tranquille [Shire], qu'est-ce qui pourrait se
cacher dans la suivante ?
Au-dessus d'eux, sur un rocher escarpé, s'élevait une ancienne forteresse
templière qui promettait une bonne vue sur les environs. Comme l'ascension
directe était impossible (il n'y avait pas d'autruche, mais une poule en
soie qui ne pouvait pas voler), ils ont dû faire une déviation par les
gorges de Cass Council. Ne connaissant pas le
chemin sur le côté droit est du ruisseau (Rive Droite), ils ont grimpé péniblement
les cascades glissantes. Derrière la gorge, un chemin bifurque ensuite sur
la droite et mène sous la crête rocheuse aux ruines du Château des
Templiers (832m), comme on l'appelle aujourd'hui. Là-haut, comme dans un
nid d'aigle, les oiseaux avaient une vue magnifique sur les points de
repère environnants au nord et à l'est, qui forment un motif géométrique
(peut-être un penta- ou un hexagramme) comme s'ils étaient reliés par des
lignes invisibles de dragon (ley lines). Ils ne savaient pas exactement ce
qu'ils voyaient de là-haut, mais ils croyaient à un plan secret derrière
tout cela (géomancie). Plus tard, ils ont appris qu'il s'agissait de la
colline du village de Rennes-les-Château (RLC, 472m), des ruines du Château
de Blanchefort (476m), de la crête rocheuse de la Pique (582m) et des
montagnes Pech Cardou (795m) et Pech de Bugarach (1230m). Juste en dessous
se trouvait leur point de départ, la Vieille laiterie les Baruteaux (561m).
Leur chemin, cependant, allait dans la direction opposée, au sud ou au
sud-est, vers les hautes montagnes des Pyrénées. Ils se sont arrêtés pour
faire une pause devant la ferme ruine les Tricoires (650m). Ici, dans cette
vallée sans aucun trafic, ils ont rêvé d'un avenir dans lequel ils
restaureraient le bâtiment et y vivraient en toute solitude.
Ils étaient à la recherche de leur destin, du sens de la vie ou autre. Sans
savoir qu'ils avaient peut-être déjà trouvé ici tout ce qu'ils avaient
toujours voulu. Seul le ruisseau en dessous de la maison s'était asséché,
ils devaient donc descendre plus profondément dans la vallée pour aller
chercher de l'eau.
Dans la soirée, ils ont passé le Col du Vent, près de l'extrémité de la
vallée. De là, ils pouvaient regarder dans la vallée suivante, où les
lumières étaient déjà allumées dans plusieurs villages
(St-Louis-et-Parahou). Avaient-ils déjà assez de la solitude de la 1ère
vallée, qu'ils appelaient la "vallée des chevaux sauvages" en
raison des chevaux qui s'y promenaient librement, étaient-ils désespérés de
retourner à la ville pour y trouver de la joie, de l'agitation et du
remue-ménage ?
S'ils avaient su alors ou pu découvrir ce qui se profilait à l'horizon au
loin, leur voyage aurait certainement été différent. [Spoiler : La
destination de leur voyage, le puissant Pic du Canigou, plus haut sommet
des Pyrénées Orientales,
se dresse au sud-est]. [En fait, ils voulaient passer la nuit dans une
communauté de l'autre côté de la vallée, mais ils n'ont pas pu retrouver la
ferme].
Ils se sont donc lancés dans la descente vers la 2e vallée. Ils ont d'abord
suivi un chemin dans une direction, puis une descente à travers la campagne
qui ne débouchait sur rien, puis une route de plusieurs kilomètres dans
l'autre direction. Finalement, il a commencé à pleuvoir. De loin en loin,
il n'y avait aucune maison à voir. Ils se sont donc réfugiés dans les
buissons (encore) pour passer la nuit sous un abri de fortune contre la
pluie. Des questions sur le sens de leur randonnée, mais aussi de toute
leur existence, se posent, ne peuvent être clarifiées et les laissent
tomber dans un sommeil épuisé mais agité.
Elle avait l'adresse d'une communauté de l'autre côté de la rivière (le
St-Bertrand) [ils ont trouvé un endroit isolé] où ils pouvaient passer la
nuit suivante. Ils ont été accueillis avec amour et ont apprécié
l'atmosphère chaleureuse, d'autant plus après leur désespoir de la nuit
précédente.
Néanmoins, ils ont décidé d'interrompre le voyage et de retourner aux
Baruteaux. Ils n'avaient pas encore découvert la destination de leur
voyage, ni sur quelle montagne vit réellement le Simurgh. Tous ceux qui les
ont interrogés ne connaissaient pas du tout le Simurgh, et ont déclaré
qu'il s'agissait très probablement d'une créature mythique sans résidence
réelle. Ils ne savaient pas non plus quelle distance ils avaient déjà
parcourue au cours de leur voyage. Avaient-ils déjà atteint la 3e vallée ou
étaient-ils encore dans la 2e vallée ? Ils connaissaient maintenant les
vallées voisines de part et d'autre de leur Vallée des Chevaux Sauvages,
mais leur chemin les ramenait dans le monde sans s'être rapprochés d'aucune
manière du Simurgh des oiseaux. Ne rêvaient-ils pas plutôt secrètement d'un
lit d'hôtel à la gare de Quillan ? Avec toutes ces récriminations, il était
impossible de se mettre de bonne humeur, ce qui aurait pu les aider à
surmonter les difficultés du voyage.
[
Aperçu des 7 vallées :
1. vallée (de la recherche, Ruisseau de Cass-Rats, Col du Vent 825m)
2. vallée (de l'amour, Ruisseau de Cass-Rats, Col du Vent 825m).
Vallée (de l'amour, Ruisseau de Saint-Louis, Col de Saint Louis 696m)
3. Vallée (de la connaissance, La Boulzane, Aiguë-Bonnes 689m)
4. Vallée (de l'indépendance, Ravin d'Aigues-Bonnes, Col del Mas 554m)
5. vallée (de l'unité, Rec de Vira, Col Bas 1035m)
6. vallée (de l'émerveillement, La Desix, Col de Gués 821m)
7. vallée (de la mort, La Têt, Pic du Canigou 2784m) ].
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